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Prix Goncourt, Renaudot, Nobel, Pulitzer, Albert Londres, World Press, Carmignac, Pictet, Visa d’or…
Dans Kometa, les autrices, auteurs, universitaires, artistes, journalistes et photographes les plus prestigieux racontent par l'intime les grands basculements géopolitiques du monde.
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Né en 1957, j’ai fait du journalisme, écrit des romans, des livres de non-fiction et réalisé des films. Mon dernier livre, V13, est une chronique du procès des attentats de novembre 2015, que j’ai suivi, audience après audience, pendant presque un an. Français du côté de mon père, je suis du côté de ma mère mi-russe mi-géorgien. Les racines russes ont tenu beaucoup de place dans ma vie et mon travail. Dans un premier reportage pour Kometa, on verra affleurer les racines géorgiennes.
Pendant des années, je suis allée à la rencontre d’un pays disparu : l’Union soviétique. Mon livre La Fin de l’homme rouge, ou le temps du désenchantement (Actes Sud), paru en 2013, plonge dans l’immense désarroi qui accompagne la fin de ce pays. Un livre qui concluait mon cycle des « voix de l’utopie » commencé trente ans plus tôt. En 2015, j’ai reçu le Prix Nobel de littérature.
Aux dernières nouvelles (2021), je suis écrivain et passe une moitié de ma vie à replacer mes livres, dans les librairies et bibliothèques publiques qui se bornent à les ranger à M, au rayon de la lettre S. L’autre moitié de ma vie, je fais l’inverse. Dernier roman paru : La Plus Secrète Mémoire des hommes, prix Goncourt 2021.
Je vis et travaille à Paris, je suis l’autrice de romans et nouvelles publiés pour l’essentiel aux éditions Verticales/Gallimard. Parmi eux Naissance d’un pont (prix Médicis 2010), Réparer les vivants (2014, traduit dans 40 langues, adapté au cinéma et au théâtre), Un monde à portée de main (2018). Mon travail est marqué par l’empreinte des lieux, la question du paysage, et s’intéresse au devenir de la jeunesse, aux mondes du travail et à la voix humaine, comme en témoigne Canoës (2021). Mon dernier livre, Jour de ressac, est publié en août 2024.
Iegor Andreïevitch Siniavski, dit Iegor Gran, né le 23 décembre 1964 à Moscou, est un écrivain français. «J’aurais pu naître dans une famille de fervents croyants communistes, mais j’ai préféré celle de l’écrivain dissident Andreï Siniavski, qui m’a transmis une appétence pour le grotesque, le fantastique et l’humour noir. J’ai écrit seize romans parus aux éditions P.O.L et Folio Gallimard, dont Les Services compétents (2020) et Z comme zombie (2022), où je raconte les rouages profonds de cette Russie qui souhaite la destruction de l’Ukraine.
Né en 1967 à Tel-Aviv de parents rescapés de la Shoah, j’écris des nouvelles souvent publiées dans le New York Times, le New Yorker ou le Guardian, et traduites dans plus de 25 langues. Je suis aussi scénariste de bandes dessinées et réalisateur.
Né au Cameroun, je suis historien, philosophe et théoricien du colonialisme. J'ai notamment enseigné à Yale, Columbia, ou Berkeley. En 2024, j'ai reçu le prestigieux Prix Holberg.
Je vis à Brooklyn (New York), je suis autrice de six essais et sept romans, dont Un monde flamboyant (Actes Sud, 2014) et Souvenir de l’avenir (Actes Sud, 2019). J’ai reçu notamment le prix européen de l’essai de la fondation Charles-Veillon, le prix de littérature de l’Académie américaine des arts et des lettres et le prix Princesse des Asturies en Espagne. Mon œuvre est traduite dans plus de trente langues.
J’ai l’Iran dans le sang. Mon père y était né. À 23 ans, je quitte Paris pour Téhéran. Prévu pour dix jours, le voyage-reportage dure dix ans. Depuis je n’ai jamais quitté le Moyen-Orient. J’ai vécu à Beyrouth, au Caire, à Istanbul. J’écris pour Le Figaro, mes livres sont publiés au Seuil et à l’Iconoclaste. Dernier paru : Badjens (Seuil, 2024).
Je suis romancière : Rome en un jour (Gallimard, 2013), Toutes les femmes sauf une (Pauvert, prix Révélation de la SGDL 2018), Feu (Fayard, 2021) et Western (Stock, prix de Flore 2023). Je suis également l’autrice de la récente série Un été avec Romain Gary sur France Inter.
Journaliste, je suis né à Beyrouth. Après les accords d’Oslo, je me suis installé à Gaza où j’ai co-fondé GazaPress et où je suis devenu correspondant pour plusieurs médias européens. En 2024, j’ai reçu le prix Bayeux des correspondants de guerre.
Américain, diplômé d’Oxford, je suis (pour l’instant encore) professeur d’histoire à l’université de Yale – même j’envisage de partir à Toronto. Mon travail porte sur l’histoire de l’Europe centrale, l’Union Soviétique et l’holocauste. Mon livre « Terres de Sang – L’Europe entre Hitler et Staline » a été traduit en plus de 30 langues.
Née d’un père français et d’une mère sud-coréenne, l'écrivaine franco-suisse Élisa Shua Dusapin (1992) publie son premier roman, Hiver à Sokcho en 2016 (Editions Zoé). Un livre qui remporte de nombreux prix littéraires (prix Robert-Walser, prix Alpha, et le prix Régine-Deforges). L'autrice travaille autour des thèmes de l'identité, de la filiation, du mélange des cultures et du rapport au langage. En 2023, elle publie son dernier roman, Le vieil incendie (Editions Zoé).
Je suis écrivain, de Bethléem. Mon premier roman, Le Palais des deux collines (Elyzad, 2021) a reçu le prix des Cinq Continents de la francophonie. Le suivant, L’Éden à l’aube, vient de paraître, toujours chez Elyzad.
Je suis née dans le Val-d’Oise en 1986. J’ai passé les étés de mon enfance à descendre des rivières de Carélie sur des catamarans gonflables. J’ai choisi le journalisme parce que j’y voyais une façon de me rapprocher des autres. J’ai travaillé pour Arte.tv et Radio France et, aujourd’hui, pour Le Temps et la RTS en Suisse. Mon premier roman, «Grande Couronne», est paru en 2021 (Christian Bourgois Éditeur).
Christophe Boltanski, grand reporter et romancier français, est né en 1962. Entré en 1989 à Libération, il est correspondant puis chef-adjoint du service étranger du journal jusqu'en 2007, avant de rejoindre Le Nouvel Obs, puis la revue XXI. Il a reçu le prix Femina pour son roman La Cache (Stock, 2015). Sa dernière publication est un récit, King Kasaï (Stock, 2023).
Journaliste, essayiste, femme de radio et de télévision... Laure Adler est la marraine du numéro #6 de Kometa : « Même les tyrans ont peur des femmes ».
Des Iraniennes chantent à la barbe des mollahs, des Afghanes marchent sans voile dans la rue, une Russe colle des étiquettes contre Poutine ; Polonaises, Hongroises, Italiennes ou Américaines crient leur droit à l’avortement. Ensemble, elles féminisent le titre du best-seller de l’activiste serbe Srđja Popović : Comment faire tomber un dictateur quand on est seules, toutes petites, et sans armes.
La journaliste belge a d’abord mené une carrière au Soir et à la RTBF avant de devenir humoriste. « Je me suis rendu compte qu’avec la grammaire du rire, on pouvait davantage approcher la vérité des choses. » De Washington à Kyiv, de Beyrouth à Pékin, de Gaza à Pyongyang, l’actualité internationale est à pleurer, mais il reste aux humains le talent de tourner le pouvoir en dérision. L’humour politique comme un « oxygène de la démocratie », dit-elle. Puissent les pages de ce numéro nous faire respirer.